top of page

« Qu’est ce qu’elles ont en commun, ces images qui traînent au fond de nos boîtes après chaque film terminé, ces séquences montées qui à un certain moment disparaissent du montage, ces “chutes”, ces “non utilisées” (NU dans le code des monteurs) ? C’était le premier projet de ce film : interroger en quelque sorte, autour d’un thème précis (l’évolution de la problématique politique autour des années 1967/70), notre refoulé en images. Depuis, une autre forme de refoulé m’a été proposée par le hasard d’une coproduction télévisée. Des images utilisées, montées et émises – mais télévisuelles, c’est à dire immédiatement absorbées par les sables mouvants par lesquels s’édifient ces empires : balayage de l’événement par un autre, substitutions du rêvé au perçu, et chute finale dans l’immémoire collective. Il était tentant de faire agir l’une sur l’autre ces deux séries de refoulés, d’y chercher un éclairage de chacune par l’autre […] »

 

Préface de 1977 du "Fond de l’air est rouge" par Chris Marker.

Schématiquement on peut différencier les images utilisées dans "Le fond de l’air est rouge" ainsi : des images non diffusées, des images diffusées, empruntées à certains reportages ou à des films militants. Des images empruntées à des films antérieurs de Chris Marker dont "Olympia 52", "À bientôt j’espère" et "La Sixième Face du Pentagone", ce qui fait du "Fond de l’air est rouge" aussi un autoportrait et une autosynthèse. Mais, également, des images de films de fiction dont, de manière récurrente, "Le Cuirassé Potemkine" d’Eisenstein. En résumé, c'est un documentaire "hybride", c'est-à-dire qu'il utilise, comme déjà exprimé, des images d'autres films et d'autres documentaires, mais ces images ont toutes été scénarisées par Chris Marker. Faut-il rappeler, dès lors, que le documentaire est aussi bien en couleur qu'en noir et blanc ?

Ce film-documentaire fait parti des films dits « de montage ». Ce mouvement cinématographique prend naissance dès le début des années 1960. Ces films de montage ont une caractéristique principale, c’est qu’il « joue sur une double temporalité en plaçant les images d’hier au sein d’une perspective historique évidemment subjective. »

Bande-annonce du documentaire "Le Fond de l'air est rouge" de Chris Marker.

Lecture du film

© by Festraets Laura - étudiante en Histoire - MASTER I - Communication de l'histoire

     Médiation culturelle des savoirs historiques. Approche théorique et application pratique.

Date de réalisation : mars 2014

Dernière date de mise à jour : 04 mai 2014

bottom of page